Dubaï vue par Geneviève

15 juin 2006 4 15 /06 /juin /2006 13:06

un aperçu de notre séjour
dans les émirats la semaine dernière.

je vous envoie un texte que je viens de faire pour famille et amis. Ce
séjour a encore été découverte, c'est donc une fenêtre sur ce monde
complexe ou nous vivons.
Voici quelque impressions sur cette approche du 3ème millénaire que
nous avons vécu à Dubaï

Côté température on n' est pas trop dépaysés, il fait une chaleur très
estivale à Poitiers 30°, nous avions 40° à Dubaï.

France, nous vivons dans un eldorado où l'homme peut jouir des
fruits de son travail et développer une conscience spirituelle et
sociale qui ne le réduit pas à un simple consommateur. A Dubaï tu es
dans une société où la logique du profit est poussée à l'extrême. C'est
un frénésie de construction de shopping center, d' hôtels de tourisme
de luxe, de bureaux pour toutes les sociétés du monde, d' habitations
pour classes sociales huppées....
Tout est grand, encore plus grand , plus haut, encore plus haut, encore
plus beau.... presque tout est artificiel, clinquant de jour comme de
nuit. Tu vis dans un monde un peu irréel, un monde de mutants ou les
riches vivent très très bien grâce à un système quasi féodal voire
quasi esclavagiste, c'est à dire avec une main d'oeuvre de services ou
de travaux pénibles d'origine asiatique, indienne, pakistanaise,
iranienne, marocaine... largement sous payée, logée par l'employeur et
renvoyée dans son pays s'il n'y a plus de travail(donc pas de
chômeurs)(et peu de regroupement familial car il faut un certain revenu
pour cela soit possible) Les libanais tiennent le commerce et sont fort
nombreux et les russes et chinois arrivent en nombre aussi. Chaque
projet d'entreprise doit avoir un superviseur émirati et doit verser
des royalties à ce ou ces derniers. Il n'y a aucune taxe mais pas de
système de retraite. L'éducation pour la classe dominante se fait dans
des établissements privés souvent communautaires, des bus transportent
les enfants vers l'établissement.Il y a des écoles coraniques et de
très bonnes universités ou les filles réussissent mieux que les garçons
.La santé est prise en charge par l'employeur, le salarié entrant avec
un certificat de bonne santé.
Les émiratis hommes sont vêtus de dishdashas blanches très élégantes
leurs femmes les suivent, par trois en général, enroulées dans un long
manteau noir l'abaya avec un voile noir sur les cheveux et parfois sur
le visage. Mais elles sont instruites, travaillent librement,
conduisent et sous l'abaya sont à la dernière mode. Il y a une
séparation entre la vie publique voilée et conservant des principes
culturels forts et la vie privée. Le consumérisme uniformise les modes
de vie, si bien que tu es dans un monde connu mais surprenant par son
trop de tout. L'ancien est neuf c'est à dire reconstitué dans des
musées des souks ou les petits quartiers rénovés du Dubaî des années
cinquante, à l'époque du petit port d'échanges avec l'Iran, Oman...les
bédouins faisaient le transit terrestre avec leur chameaux. Car
finalement ce qui te donne une sensation étrange c'est que toute
cette mégalopole se développe sur le sable d'un vrai désert. L'eau
provient d'usine qui dessale l'eau de mer et toutes les nombreuses
plantations sont irriguées, tu as donc parcs, golfs splendides,
promenades de bords de mer ourlées de gazon et d'arbres. Les buildings
sont pour certains magnifiques ,d' une audace architecturale
incroyable. Les mosquées sunnites, sobres dans leur décoration,
fleurissent à chaque carrefour, avec aussi quelques mosquée
chiites(iraniennes) couvertes de faïences bleues. Les projets les plus
fous se réalisent: îles artificielles, parcs d'attraction, pistes de
ski de 6 km alors que 6 mois de l'année il fait 40°.

C'est étonnant de
les voir en dishdashas ou abayas s' envoyer des boules de neige! Les
bandes des logements pour le petit peuple des travailleurs font preuve
de moins de recherche et s'étirent interminablement en bordure du
désert, si bien que de très gros problèmes de transport existent d'où
les journées de réflexion sur la mise en place de réseau de transport
en commun auquel Hugues a été convié pour intervenir sur les transports
publics européens. Il a fait 2 exposés en anglais fort appréciés dans
l'émirat voisin de Dubaï, Sharjah ou nous sommes restés 2 jours. C'est
un émirat plus traditionaliste mais d'une ambiance plus humaine que
DubaÏ, des communautés se retrouvent par quartier et créent les petits
commerces nécessaires à la vie quotidienne.
flashs d'impressions:
l'anglais est la langue commune à toute la population (20% d'émiratis
seulement) car l'arabe a une prononciation différente suivant les pays
et n'est donc pas bien compris par tous. Le personnel philippin,
indien, turc, chinois...parle donc un minimum d'anglais, plus que moi
en tout cas.
Le téléphone portable est l'objet utilisé en permanence par toute la
population, les communications sont gratuites dans l'émirat. Je pense
que c'est le lien d'humanité nécessaire sans un pays ou l'environnement
n'est plus a taille humaine.
En cette saison les déplacements à pied sont héroïques, on a tenté et
beaucoup transpiré mais on a pu voir a ce moment la vie des immigrés.
Sinon on a vécu(sans problème ce n'est pas difficile) comme des VIP;
accueil et hôtels de luxe. J'en ai déduit qu'être riche c'est pouvoir
avoir de l'espace. Grande chambre, grand lit, grande salle de bain,
plein de serviettes, plein de tout ce que tu peux avoir besoin et plein
de personnel discret pour prévenir et répondre à ces besoins. Ca va 8
jours et encore! Les réponses aux questions sur leur conditions de vie
que nous posions à ce personnel troublent ta jouissance.
C'est une cité cosmopolite avec des jeunes diplômés qui vivent une vie
d'expatriés très faciles. Ils habitent dans des villas avec logement
pour la bonne, piscine... gardien à l'entrée du quartier fermé de murs.
Nous avons vu cela en allant chez le jeune cousin d'Hugues qui vit
là-bas et travaille pour une société européenne.
Les loisirs sont la plage les 8 mois ou il fait très agréable, environ
25° nuit et jour du mois d'octobre à mai, et aussi les randos en 4X4
dans le désert de sable, les excursions à Oman, les achats et les jeux
dans les shopping center, les restau, ciné opéra.. Il faut
obligatoirement une voiture pour se déplacer car la ville fait 50 km et
continue de s'étendre le long de la côte.
C'est une ville propre, il est interdit de jeter des papiers par terre
A l'extérieur, le bruit des climatiseurs est omniprésent dans les
petites rues du centre ville.
Le coût de la vie quotidienne est équivalente ou un peu inférieur à
ici pour l'alimentation le reste est moins cher car détaxé mais il y a
tellement de tout partout que moi je suis déconnectée, incapable de me
précipiter pour faire des affaires. Donc nous avons seulement acheté au
duty free de l'aéroport (pour liquider nos dirhams restant n'est-ce
pas) un joli petit appareil photo numérique (moyennant beaucoup d'euros
en complément des quelques dirhams); La surprise est d'avoir découvert
hier soir que les notices sont uniquement en arabe ou en anglais. Bon!
J'ai invité le sheikh de l'émirat d'Ajman à Poitiers, mais je n'ai su
qu'après que nous étions à la table du sheikh, j'étais la seule femme
mais je vous assure qu'ils n'en manquent pas.